法国康康舞  法国肯肯舞 Only the French Can

French Cancan signe les retrouvailles de Renoir avec Gabin qu'il n'a pas revu depuis une quinzaine d'années. Gabin, qui s'était engagé dans les Forces françaises libres durant la guerre, ne manifestait nulle hâte de revoir le réalisateur resté en Californie durant les hostilités; mais le charme de Renoir et son talent pour diriger son comédien préféré les rapprochèrent (ci-dessous, Gabin courtise Maria Félix, la "Belle Abbesse"). Tourné dans le Montmartre fin de siècle, le film est aussi un hommage à l'œuvre de son père (à droite, Le Moulin de la Galettende Pierre-Auguste Renoir et une scène de bal de French Cancan).nnParis vu par RenoirnAprès une si longue absence, le Paris denJean Renoir ressemble davantage à celui de ses souvenirs qu'à celui qu'il a retrouvé. Avant la guerre, il avait écrit qu'il udevait y avoirnune époque cinématographique, comme il y a une époque commedia dell'arte et que cette époque devait être la deuxième moitié du XIxe sièclen; il fallaitnefaire tous nos films en costumes d'une époque film.. Il met en scène,dans Eléna et lesnhommes, le Paris d'une élégance disparue (ci-contrel; et dans French Cancan (page suivantel, le Paris qui s'amuse au rythme endiablé des joyeuses danseuses.nnPar amour de la dansen"Le sujet de French Cancan est résolument enfantin et aussi peu surprenant que celui d'un western. Je me sens de plus en plus attiré par ce genre d'histoires, des histoires assez faibles pour me laisser libre de m'amuser à faire du cinématographe. Sans être très fort en grec, je sais que ça consiste à inscrire des mouvements. Les mouvements que j'aime ne sont pas nécessairement produits par des chevaux galopant ou des automobiles roulant dans des ravins. [...] Vers 1870, un groupe de jeunes gens, qu'on a appelé depuis les impressionnistes, avait cru libérer l'art de toute trace de littérature. Après cinquante ans d'efforts, ils avaient amené le public à considérer que, dans un tableau ou dans un morceau de musique, le sujet était secondairé. Je me souviens d'une grande colère de mon père à propos d'un de ses tableaux représentant une jeune fille baissant la tête et qu'un marchand avait cru commercial d'intituler La Pensée. Furieux, Renoir proclama: "Dans mes tableaux on ne pense pas"nJean Renoir, Ecrits